Le secret de ce ruissèlement ininterrompu, donnant vie aux oasis de Timimoun, est le génie humain qui a su concevoir ce réseau de captage d’eaux souterraines conduit sur des kilomètres jusqu’au bord de l’immense plateau du Tadmait où une astucieuse répartition en assure le partage équitable et optimal.

Les antiques foggaras : ce sont de minuscules canaux qui dirigent vers chaque parcelle de terrain, vers chaque terrasse aménagée, vers chaque jardin, cette eau précieuse et rare qui fait verdir le sable rouge et permet à des centaines de milliers d’habitants de se nourrir de dattes, de céréales, de fruits et légumes et de nourrir leurs cheptels. Il en existe 600 en fonction dont la maintenance et la pérennité sont assurées par les incontournables maîtres kiyaline al-ma’ (répartiteurs de l’eau). Un travail inlassable et fastidieux fait entièrement à la main : creusement de canaux, perforage de plaque de cuivre au millimètre près, limage, curage… Il faut avoir la force et la foi.

Les savoirs et savoir-faire des mesureurs d’eau des foggaras ou aiguadiers (kiyaline el-ma) ont été inscrits, sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’Humanité nécessitant une sauvegarde urgente.