Le S’bou de Timimoun est la célébration de la naissance du prophète Mohamed, né le 12 rabii el aoual (3e mois lunaire), un rituel soufi instauré par Sidi El Hadj Belkacem, décédé en 1627. Ce maître spirituel dont la zaouïa porte le nom et grâce à qui cet important évènement cultuel et culturel s’est développé depuis des siècles avec l’apport indéniable d’une femme : La sainte Hidja.
Mémoire collective du Gourara, le S’bou a été inscrit en 2015 à l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’Humanité et la zaouïa de Sidi El Hadj Belkacem reconnue en tant que détentrice et protectrice de cette mémoire.
Le rituel dure 6 jours (un long circuit : 1 jour, un ksar et un saint) et finit en apothéose le 7ème jour. Il est assez complexe de par ses codes et les éléments culturels qui en découlent : le chaulage des mausolées, le jeu des carabines (baroud), la danse (hadra), les chants en chœur de la Borda, la lecture de versets coraniques (silka), l’Ahellil, la jonction des étendards dans un lieu central « la hoffra » et le repas collectif offert… Un ensemble de symboles pour renforcer le lien social dans la fête et la ferveur entre les habitants des ksour qui vivent séparés tout le long de l’année. C’est l’expression d’une intégration de tous dans le même ensemble afin de maintenir vivace leur histoire.
Il y a là de quoi réfléchir : Les humains qui ont peuplé cette contrée savaient depuis des siècles ce que veut dire « développement durable » ! Ils ont inventé un mode de travail et de vie en parfaite harmonie avec la nature. Y a-t-il des écrits, des illustrations, des récits qui permettent aux populations actuelles et aux voyageurs de s’instruire sur cette civilisation ? Probablement peu !
Au pays des zénètes
- Sur les traces des zénètes
- Les Fouggaras : Cœur Palpitant De L’oasis
- Les ksour : dans le respect de l’environnement et du développement durable
- La « Ouaâda » pour bénir l’oasis et son eau
- L’Ahellil : élément central de la culture du Gourara
- Le S’bou : renforcement du lien social dans la fête et la ferveur